You are currently viewing LOCKDOWN : le cri muet de SKRIIM
Visuel du single LOCKDOWN ©skriimmusic.bandcamp.com

LOCKDOWN : le cri muet de SKRIIM

Si le “LOCKDOWN(le confinement en français) a été pour certains un moyen de se reposer et pour d’autres celui d’apprendre de nouvelles choses, pour l’artiste camerounais SKRIIM, cela a plutôt été le temps d’affronter ses démons et de mettre des mots à ses douleurs, ses souffrances.

Aujourd’hui SKRIIM décide de s’exprimer ainsi que de s’auto guérir au travers de son single “LOCKDOWN ” qui annonce également la sortie de son 3ème album intitulé SHOCK.

 

LOCKDOWN
Visuel de l’album SHOCK © skriimmusic.bandcamp.com

La musique est la bande originale de notre vie, elle joue la mélodie de notre être.

Michael JACKSON

LOCKDOWN : l’analyse

L’exutoire

LOCKDOWN
Tuyeau d’évacuation © pixabay.com

La chanson commence par un faible battement pour nous annoncer le commencement du processus de guérison

S’en suit l’échantillonnage de “Dramatic African Monologue” de l’artiste NEFE IREDIA (qui est aussi une infirmière en oncologie) qui dure 38 secondes où à travers NEFE IREDIA, SKRIIM commence à exprimer ses douleurs, sa colère.

SKRIIM a tellement mal qu’il est en manque de mots.

Là où les mots manquent, la musique parle.

Hans Christian ANDERSEN

Il transforme donc ses mots manquants en signal sonore aigüe pour continuer de crier ce qu’il ressent.

Le son des sirènes avec les roulements de tambour (qui font penser à la fois à l’ambulance et l’armée) sont des interpellations de l’artiste afin de signaler qu’il a besoin d’aide.

La même note qui joue à partir de la 2:04sec jusqu’à 02:43sec marque un temps d’arrêt.

SKRIIM réfléchit sur la décision à prendre ou l’acte à poser.

Le son de la guitare électronique qui diminue d’intensité est une manière de dire que toute la colère a été expulsée.

La guérison

LOCKDOWN
Pansement Image par Clker-Free-Vector-Images de Pixabay

 La musique a un pouvoir de guérison.

Elton JOHN

Le son de la kora après la parole de NEFE IREDIA arrive comme un apaisement. Un moment que SKRIIM prend pour panser ses blessures.

La douceur de la mélodie à partir de la 2:46sec a pour objectif d’apporter du repos à l’esprit ainsi qu’à l’âme de l’artiste qui se pose la question de savoir je cite :

They did not take me, i don’t know why ?

Le djembé c’est un questionnement à l’univers dont une réponse est attendue.

Á partir de la 03:58sec la musique devient un écho. SKRIIM veut que sa voix meutrie par la tritesse résonne le plus loin possible.

Le fait que NEFE IREDIA parle après le temps d’apaisement signifie que la douleur est encore vive et sa question qui retentit en boucle à la fin de la chanson veut dire que des réponses sont toujours attendues.

Mon ressenti

LOCKDOWN
Smilie ©️Image par Sabine Kroschel de Pixabay

STENDHAL a dit je cite :

La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous dévore.

LOCKDOWN” est un projet musical mélancolique (le choix de la couleur bleu nuit du visuel renforce ce caractère musical) dans lequel SKRIIM fait une auto thérapie mais aussi crie sa douleur au monde entier.

C’est une œuvre musicale dans laquelle il s’adresse à :

  • Chacun d’entre nous : car il nous est déjà arrivé de nous retrouver dans cet état d’esprit.
  • États : car elle les met face aux conséquences de leurs actes et les interpelle à prendre leurs responsabilités surtout au niveau de la sécurité de la population.
  • Toute la société : car la paix est une affaire qui nous concerne tous.

Nous nous cachons dans la musique afin de nous dévoiler.

Jim MORRISON

Le mélange de sons des différents instruments (piano, xylophone, djembé, kora, guitare électronique) représentent le trouble émotionnel dans lequel SKRIIM se trouve et les différentes étapes par lesquelles il passe pour guérir.

Parce que son cri est muet, il a décidé d’utiliser la voix de NEFE IREDIA pour exprimer ses sentiments

LOCKDOWN
Le cri muet de SKRIIM ©️ Facebook Page SKRIIM

Ce single est l’expression de ras-le-bol qui nous envahit parfois et que nous voulons dire.

De l’envie de vouloir changer les choses mais ne pas savoir comment ni où commencer.

Étant à bout de force et en manque de mots, nous nous rabattons sur la musique afin qu’elle dise ce que nous ressentons.

Comme le dit l’artiste Richard WAGNER :

La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots.

 

Let The African Vibrations Rain on You

 

Laisser un commentaire