Chaque 16 Juin, se célèbre la Journée Mondiale de l’Enfant Africain (JEA). Mais cette année, cette célébration est particulière à cause du COVID-19 qui sévit dans le monde entier. Nous allons montrer quelles sont les différentes conséquences que cette maladie a sur le quotidien des enfants. À cet effet, JO BECKER, Directrice du plaidoyer de la division Droits des enfants de Human Rights Watch a dit je cite: « Les risques que comportent la crise du Covid-19 pour les enfants sont énormes.»
GENÈSE DE LA JOURNÉE DE L’ENFANT AFRICAIN
Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous allons d’abord revenir sur l’origine de la célébration de cette journée importante.
Le 16 Juin 1976, des milliers d’enfants noirs sud-africains sont descendus dans la rue protester contre une éducation inspirée de l’apartheid. N’étant pourtant pas armés, la police a tiré sur eux à balles réelles et en a abattu une centaine. Cet acte ignoble a indigné la communauté internationale mais particulièrement les États Africains. C’est ainsi qu’en 1991, l’Organisation de l’Union Africaine (actuel Union Africaine) a décidé que chaque 16 Juin, l’enfant africain sera célébré en Hommage au massacre des enfants de SOWETO.
LES ENFANTS FACE AU COVID-19
L’évolution exponentielle et rapide de la maladie a poussé les États du monde entier à prendre des décisions drastiques. Parmi l’une d’elles, figurent la fermeture des écoles et la restriction des mouvements. Nous avons tous été affectés par ces mesures ; mais ceux qui l’ont été le plus sont les enfants.
- Sur le plan économique
Le COVID-19 a créé une crise économique sans précédent. Certains enfants ( surtout ceux venant des familles pauvres) travaillaient déjà partiellement avant cette pandémie. Mais le fait que ceux-ci ne soient plus allés à l’école ; et que beaucoup de leurs parents se sont retrouvés sans emploie, a entraîné leur travail à temps plein.
Nous les retrouvons pleins dans nos marchés,dans nos rues entrain de vendre. D’autres entrain de travailler dans les chantiers de construction.
Selon les estimations globales de 2017, 152 millions d’enfants travaillaient dans le monde. Avec le COVID-19, ce chiffre va aller croissant. Et pour tirer la sonnette d’alarme sur ce réel danger, et ne pas réduire à néant tous les efforts fournis jusqu’ici (depuis les années 2000, le nombre d’enfants qui travaillent a diminué de 94 millions) l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et l’UNICEF (United Nations of International Children’s Emergency Fund) ont sorti un document conjoint intitulé :« COVID-19 et travail des enfants : en temps de crise, il est temps d’agir» le 12 Juin dernier qui est la la Journée Mondiale Contre le Travail des Enfants.
- Sur le plan éducationnel
À cause du COVID-19, les enfants ont arrêté d’aller à l’école. Selon L’UNICEF, la mesure de fermeture des écoles a affecté plus de 1,5milliards d’enfants au niveau de leur étude (sachant que beaucoup n’y retourneront peut-être plus à cause de la situation précaire de leurs parents.)
Comment donc continuer à leur prodiguer des cours tout en respectant les mesures gouvernementales ?
Pour pallier à ce problème, les gouvernements ont utilisé plusieurs méthodes telles que : les cours en ligne, l’utilisation des réseaux sociaux pour dispatcher les leçons à étudier et les devoirs à faire; la radio et la télévision ont également été mises à contribution. À cet effet, la Cameroon Radio and Television (CRTV) a diffusé des cours télévisés pour les élèves en classe d’examens.
Cependant ces méthodes ont-elles réellement été efficaces lorsque nous savons que beaucoup de familles n’ont pas accès à l’électricité et à internet ?
- Sur les plans psychologique, physique et sexuel
Les mesures de quarantaine et de restriction de mouvement ont obligé les enfants à rester à la maison. Étant donc surplace, beaucoup d’entre eux sont exposés aux violences psychologiques, physiques et sexuelles. Les plus vulnérables sont les enfants réfugiés, migrants, handicapés, de la rue,des bidonvilles et ceux vivants en zone de conflits.
- Sur le plan de la santé
Due à la mauvaise campagne des vaccins tests du COVID-19, il y a un risque de diminution de vaccination des enfants. Et le fait que cette maladie n’a pas de traitement les expose à l’auto-médication pratiquée par leurs parents.
Cependant, les parents veillent à ce que leurs enfants respectent scrupuleusement les gestes barrières prônés par l’OMS. Cette maladie a également permis une augmentation de la pratique des règles d’hygiènes sanitaires et alimentaires par les familles pour une meilleure santé des enfants.
- Sur le plan familial
Pleins d’enfants ont perdu un parent ou même les deux à cause de cette maladie et se sont donc retrouvés orphelins. N’ayant plus personne pour les protéger, beaucoup ont été séparés, exposés au trafic d’enfants et à l’exploitation sexuelle.
Mais le COVID-19 a aussi permis de renforcer les liens familiaux en permettant aux parents de passer plus de temps avec leurs enfants.
- Sur le plan Institutionnel Africain
Face à cette pandémie et de son impact négatif sur le respect des Droits des enfants, la CAEDBE (Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant) a proposé 06 mesures de Protection de l’Enfance que tous les États membres de l’Union Africaine doivent respecter.
LE COVID-19 RÉVÈLE LES TALENTS
Il est vrai que le COVID-19 expose les enfants a beaucoup de dangers, mais il permet également de révéler des talents. Comme exemple, nous avons le jeune Kenyan du nom de STEEVE WAMUKOTA. Seulement âgé de 09 ans, il a fabriqué une machine où on utilise uniquement les jambes pour faire couler de l’eau et du savon sans y toucher. Son idée a permis de limiter les contacts et de sensibiliser les gens de son village sur le respect des gestes barrières.
À cause de cette brillante idée, il a été récompensé par le premier prix présidentiel UZALENDO (qui signifie patriotisme en SWAHILI)
Comme nous avons pu le montrer,le COVID-19 a plus de conséquences négatives que positives sur les enfants. Le thème de la JEA de cette année qui est : « L’accès à une justice adaptée aux enfants en Afrique» permet de toucher un autre pan des droits de l’enfant qui est bafoué et que cette maladie est venue aggraver.
Cependant,nous avons espoir que la synergie de l’Union Africaine, de L’UNICEF et des jeunes africains améliorera les conditions des enfants en général mais des enfants africains en particulier.
Let The African Vibrations Rain On You. #LTAVROY
Sources: www.rti.ci / www.hrw.org / news.un.org / www.violenceagainstchildren.un.org / www.bbc.com
Crédits photos : www.leblogdesafire.wordpress.com / www.retroperspectivedafrik.com / www.humanité.fr / www.unicef.com / www.fides.org / www.who.int / fr.123fr.com /www.socialnetlink.org / Facebook ACERWC