Concernant l’avortement SIMONE VEIL a dit je cite :
Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement.
Dans notre société où rien que la prononciation du mot avortement est considérée comme abominable, voir criminel, comment lui faire comprendre et accepter que cette décision médicalisée est un droit nécessaire qui sauve des vies ?
C’est ce périlleux mais pas invincible combat que la Société des Gynécologues-Obstétriciens du Cameroun en abrégé SOGOC a décidé de mener.
LA SANTÉ DES FEMMES: UN BIEN PRÉCIEUX POUR SOGOC
La SOGOC représentée par le Professeur EMERITUS ROBERT LEKE est un groupe de Gynécologues-Obstétriciens camerounais qui a décidé de se réunir afin de:
♦ Lutter pour l’excellence dans l’exercice de leur métier.
♦ Améliorer la prise de soin en matière de santé reproductive féminine.
Créé en 1989, cette association a pour vision de :
- Prendre soin de la santé reproductive féminine dans de meilleures conditions.
- Rendre les soins de santé de la femme disponibles.
- Rendre les coûts liés à la santé reproductive de la femme accessibles.
- Réduire les stigmas sur l’avortement médicalisé.
- Pratique l’avortement médicalisé dans le cadre légal
la SOGOC n’encourage pas la pratique de ce soin médicalisé de manière incontrôlable et à tout vent.
Mais milite afin que celui-ci soit exercé dans les conditions adéquates, appropriées, sécurisées et dans le respect de la loi.
RAISONS DE LA LÉGALISATION DE L’IVG MÉDICALISÉE
LES CHIFFRES ALARMANTS
Selon l’Enquête Démographique de Santé (EDS 2018), 30% des décès maternels sont liés à un avortement non médicalisé.
47000 femmes meurent chaque année à cause des complications causées par un avortement à risque.
97 % de tous les avortements à risque sont en Afrique.
Entre 2015 et 2019, ont été enregistrés 73,3 millions d’avortements sécurisés ou non.
On compte 39 avortements provoqués pour 1000 dans la tranche d’âge 15-49 ans.
06 grossesses non désirées sur 10 (61%) se sont terminées par un avortement provoqué.
LE PROTOCOLE DE MAPUTO
Le Protocole de MAPUTO est un protocole international de l’Union Africaine (UA) amenant les États signataires à garantir les droits des femmes, y compris le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec les hommes, une autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé et la fin des mutilations génitales.
C’est le 01er traité panafricain à reconnaître expressément l’avortement comme un droit humain (Article 14, alinéa 2 (c) ) dans les circonstances suivantes :
- Agression sexuelle
- Viol
- Anomalies foetales mettant en danger la vie du fœtus
- Poursuite de la grossesse mettant en danger la santé mentale et physique de la femme ou sa vie
Malgré le fait que le Cameroun ait signé et ratifié ce protocole respectivement en 2006 et 2009, les Articles 337 et 339 alinéa 2 du Code Pénal sont encore des freins à la pratique de ce soin médical. Ce qui favorise la pratique de celui-ci de manière clandestine.
LA STIGMATISATION DES FEMMES
Étant encore considéré comme tabou, la majorité des femmes et jeunes filles qui ont recours à l’avortement médicalisé ou non le cachent par peur d’être stigmatisées, voir discriminées et rejetées par leur famille et la société.
Et dans le cadre des viols, cette stigmatisation protège plutôt le violeur au lieu de le dénoncer. Ce qui entraîne la prolifération de cet acte odieux au sein de notre société.
CELA NOUS CONCERNE TOUS
Chacun d’entre nous connaît ou a dans son entourage une femme ou jeune fille qui a eu recourt à un avortement non médicalisé ou encore qui en est morte.
C’est donc un problème de société que nous devons tous combattre en :
- Accentuant la sensibilisation des jeunes filles sur les bien fondé de ne pas avoir une activité sexuelle précoce.
- Sensibilisant les femmes sur les avantages du respect du planning familial.
- Interpellant les pouvoirs législatif et exécutif afin qu’ils légalisent la loi concernant l’avortement comme c’est déjà le cas en TUNISIE, AFRIQUE DU SUD, CAP-VERT, MOZAMBIQUE.
Si certaines célébrités internationales tels que WHOOPI GOLBERG, VANESSA WILLIAMS, LINE RENAUD, LIL KIM, PENELOPE CRUZ ont clairement donné leur position favorable sur ce sujet, les célébrités Africaines en général et Camerounaises en particulier n’osent même pas en parler ; et encore moins dans le sens de le rendre légal.
Pourtant c’est ENSEMBLE que nous pouvons faire bouger les lignes tout en précisant comme SIMONE VEIL je cite :
L’ avortement médical doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues.
Source : www.who.int / www.unidivers.fr
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